DSP 3.0 : Fonctionnement et réglage

Conseils de réglage et exemple d’utilisation

Nous avons vu dans un précédent ZOOM, "Compression adaptative et DSP", qu'il est nettement préférable de ne pas déverrouiller les réglages des débruiteurs et directivités, car cela réduit fortement l'efficacité de l'algorithme DSP (Dynamic Soundscape Processing). Dans ce numéro, nous détaillerons le mode de fonctionnement du DSP 3.0, et nous prendrons en exemple un cas concret avec la plateforme IX.

Télécharger ce zoom en PDF

Mode de fonctionnement du DSP 3.0

L’algorithme DSP 3.0 propose un traitement équilibré du signal, par une synergie entre débruiteurs et directivités afin de traiter beaucoup plus finement, précisément, l’environnement sonore. Grâce au DSP :

•     L’atténuation arrière ou latérale de la directivité microphonique est adaptative [Fig. 1], pour une atténuation des signaux gênants tout en préservant la perception des signaux utiles, c'est-à-dire vocaux.
•     La focalisation dans le demi-cercle frontal de la directivité microphonique est multifocale, hyper sélective, avec un suivi en temps réel des voix, pour une mise en relief simultanée de trois interlocuteurs, avec débruitage binaural entre ces interlocuteurs.
•     Les débruiteurs, par couplage inter-canal,  respectent l’enveloppe fréquentielle des bruits pour ne pas les déformer et permettre au système auditif leur reconnaissance immédiate, aidant ainsi leur filtrage naturel par le système auditif du patient [Fig. 2].
•     Le RSB est ajusté en continu dans chacun des 48 canaux, pour garantir l’émergence et la qualité sonore des voix des interlocuteurs, ainsi qu’une perception très naturelle de l’environnement sonore tout autour du patient.
•     Le patient peut participer sans effort aux conversations de groupe.

 

Comparons les deux modes de réglage sur le fonctionnement de la réduction du bruit par exemple.

•    En mode déverrouillé [Fig. 3] vous réglez manuellement l’efficacité du TPB. Selon le bruit environnant, ce TPB sera automatiquement activé ou désactivé. Mais activé, son efficacité sera toujours fixée à la valeur sélectionnée sous Connexx (min, med, ou max). C’est un retour au mode de fonctionnement des puces Nx et précédentes.

•    En mode verrouillé en revanche [Fig. 4], le DSP se base sur l’analyse des 127 scénarios acoustiques et ajuste en temps réel l’efficacité du TPB sur un continuum entre min et max, avec la philosophie «aussi peu que possible, autant que nécessaire». Biensûr, vous gérez la sensibilité globale du traitement du signal, donc l’émergence du signal sur le bruit, grâce au curseur du DSP [Fig. 5].

 

S’appuyant sur la technologie d’avant-garde embarquant deux unités de traitement de AX, l’algorithme DSP 3.0 de la plateforme IX offre avec l’OCTR (Optimisation de la Conversation en Temps Réel) une gestion directionnelle encore plus performante sur les voix des interlocuteurs.

•      En effet la directivité révolutionnaire de IX offre une super focalisation qui n’est plus seulement unique et axée face au patient, mais qui peut être triple et dirigées simultanément vers trois interlocuteurs situés de -90° à +90° [Fig. 6].
•      De plus, une fonction novatrice de suivi des voix permet aux trois faisceaux hyper directionnels de rester calés sur les interlocuteurs, même en mouvement. D’où une interaction beaucoup plus fluide du patient avec ses partenaires de conversation.
•      Le débruitage binaural appliqué entre les interlocuteurs réduit de façon tangible l’effort d’écoute des patients pour des conversations naturelles.
•      L’OCTR ajuste la largeur et les angles des focalisations, ainsi que le débruitage binaural, toutes les millisecondes pour être hyper réactif, garantie d’efficacité dans la vie réelle.
•      L’efficacité de l’OCTR étant gérée par le DSP 3.0, il est instamment recommandé de conserver le traitement du signal en mode verrouillé [Fig. 4].

Attenuation adaptative des schemas polaires de directivite

Fig. 1 : Atténuation adaptative des schémas polaires de directivité

Gestion des bruits par baisses de gain cibles dans les compressions
Conservation de lenveloppe du signal dbruit par couplage intercanal

Fig. 2 : Conservation de l’enveloppe du signal débruité par couplage inter-canal

Reglage du traitement du signal en mode deverrouille lefficacit du DSP est fortement altere

Fig. 3 : Réglage du traitement du signal en mode déverrouillé, l’efficacité du DSP est fortement altérée

Reglage du traitement du signal en mode verrouille lefficacite du DSP est entire

Fig. 4 : Réglage du traitement du signal en mode verrouillé, l’efficacité du DSP est entière

Reglage par le curseur vertical de laide  la conversation  lequilibre par defaut

Fig. 5 : Réglage par le curseur vertical de l’aide à la conversation, à l’équilibre par défaut entre les voix des interlocuteurs et l’ambiance

Focalisation multiple avec fonction de suivi

Fig. 6 : Focalisation multiple avec fonction de suivi


Conseils d’utilisation du DSP 3.0

L’algorithme DSP 3.0 tient compte de la perte et de la dynamique résiduelle par bandes de fréquences du patient pour gérer automatiquement son efficacité. C’est pourquoi nous vous conseillons de laisser le curseur DSP 3.0 réglé à «Equilibre» lors de la première adaptation, quelle que soit la perte du patient. L’expérience acquise par le patient permettra de valider ce réglage, ou de le modifier, lors des rendez vous de suivi. Environ 70% des patients conservent cette position.

En cas de modification nécessaire du réglage :
•     Pour les patients plus jeunes ayant une perte légère à moyenne avec une vocale redressée sur l’axe [Fig. 7, OD], le curseur sera plus volontiers dirigé vers «Ambiance plus présente». Dans ce cas, le patient a probablement une bonne réserve cochléaire, et donc suffisamment de cellules ciliées externes fonctionnelles pour lui permettre un certain débruitage naturel. Le patient sera ainsi mieux intégré à son environnement.
•     Pour les patients plus âgés ayant une perte moyenne à sévère avec une vocale étalée sur l’axe [Fig. 7, OG], le curseur sera plus souvent dirigé vers «Ambiance plus réduite». Dans ce deuxième cas, on aura sûrement une faible réserve cochléaire, peut-être aussi des problèmes d’intégration du message au niveau cortical, et le patient aura besoin d’un meilleur RSB pour assurer confort et intelligibilité.
•     Dans les deux cas, il vaut mieux ne déplacer le curseur que d’un cran, et laisser quelques jours au patient afin qu’il se rende compte si l’amélioration est suffisante, ou s’il vous faudra pousser un cran plus loin.

Exemples de courbes vocales

Utilisation combinée : DSP 3.0 et équaliseur

Les baisses de gain apportées par le traitement du signal s’appliquent sur la courbe de réponse. Afin de ne pas être tenu d’avoir des débruiteurs trop fortement activés, vous pouvez utiliser l’Equaliseur qui ajuste automatiquement la courbe de réponse selon l’environnement [Fig. 8]. En effet, une courbe de réponse adaptée à un environnement bruyant nécessitera moins de réduction de gain par les traitements du signal.

D’autres fabricants d’aides auditives utilisent un programme 2, «Environnement bruyant», pour créer une courbe de réponse adaptée au bruit, avec moins de gain dans les basses fréquences. Et l’appareil bascule automatiquement entre les programmes 1 & 2 selon le niveau de bruit. Ces basculements peuvent être audibles, puisse qu’ils créent des changements rapides, parfois importants, de gain dans les graves (fréquences très énergétiques).

Avec l’Equaliseur aussi, vous créerez une courbe de réponse adaptée au bruit, mais sans changement de programme. Les variations de gain des basses fréquences, très progressives, seront inaudibles. De plus, au lieu de ne switcher qu’entre deux positions (calme ou bruit), Signia permet les réglages intermédiaires avec un ajustement continu entre les courbes de réponse pour le calme et pour le bruit. L’Equaliseur propose une rampe plutôt que deux marches d’escalier. Le bénéfice pour le patient est une meilleure adéquation entre l’environnement sonore et sa courbe de réponse en fréquences [Fig. 9]. Avec une courbe de réponse en constante adaptation aux changements de l’environnement, on peut alors utiliser un réglage plus doux en traitement du signal et bénéficier ainsi d’une sonorité plus naturelle.

Exemple de reglage de courbe de reponse pour le bruit comparativement au calme cible
Schema explicatif de lavantage de lequaliseur dans un programme Universel

Fig. 8 : Exemples de réglage de courbe de réponse pour le bruit, comparativement au (cible)


Fig. 9 : Schéma explicatif de l’avantage de l’équaliseur dans un programme Universal


Exemple d’implémentation du réglage DSP/équaliseur dans une prise en charge globale

Après son appareillage avec des Pure C&G 7IX en sleeves ouverts, le patient indique que les bruits au restaurant ont été gênants, et qu’ildevait faire un effort pour participer aux conversations avec les autres convives. Voyons les possibilités d’amélioration.

•      On constate à l’oreille gauche @3 kHz, que la zone de gain critique est trop proche du gain G₅₀, il y a en effet moins de 5 dB d’écart [Fig. 10]. Cette proximité crée une instabilité acoustique, qui se traduit par des pics et creux de résonance sur la courbe de sortie. Cette distorsion aiguë procure une sonorité métallique très désagréable et une gêne sur les bruits de couverts, pouvant dégrader l’attention du patient.

 
Audiogramme
Adaptation en sleeves

Fig. 10 : Adaptation en sleeves

•      Pour remonter le gain critique, on pourrait passer le patient en sleeves fermés, mais avec cependant un risque de gêne sur sa propre voix. On choisira donc de préférence le passage en embouts sur mesure pour remonter le gain critique, et éliminer ainsi la sonorité métallique [Fig. 11].

Adaptation en embouts

Fig. 11 : Adaptation en embouts

•      Un embout long, c’est-à-dire avec une profondeur d’insertion au deuxième coude, vous garantira une absence de résonance de la propre voix. Cependant, avec des évents de 2.5 et 3 mm, le risque de résonance est de toute façon faible
•      On voit au gain max disponible dans les basses fréquences <500 Hz, que l’embout permet une meilleure conservation des graves que le dôme sleeve. Cette meilleure étanchéité aux graves des embouts réduit le passage vers le tympan des bruits extérieurs graves, comme le brouhaha du restaurant.
•      En cas d’effet de masque persistant des bruits graves, il serait utile d’envisager une réduction des évents pour renforcer l’efficacité du DSP 3.0 et améliorer le RSB [Fig. 12]. En effet, les bruits graves passant par un évent trop large ne sont pas ne sont pas réduits, parce qu’ils court-circuitent le traitement du signal. En conséquence, confort et intelligibilité sont réduits.

Adaptation moins ouverte si effet de masque sur les bruits graves

Fig. 12 : Adaptation moins ouverte, si effet de masque des bruits graves


•      Le DSP 3.0 vous permettra d’ajuster la perception de l’environnement selon les besoins du patient. Monter le curseur éloignera un peu plus l’ambiance sonore pour rapprocher les voix utiles, frontales et latérales, en améliorant leur émergence pour réduire l’effort d’écoute. À l’inverse, baisser le curseur restitue une ambiance plus proche, plus inclusive sans être intrusive.
•      L’Equaliseur modifiera la courbe de réponse en environnement bruyant, atténuera le brouhaha par une baisse des graves et réduira les bruits des verres par une baisse du gain des fréquences > 6 kHz. Cette légère émergence des fréquences conversationnelles sera certainement utile à l’intelligibilité. Commencez par des modifications légères.

Gestion, perception de lenvironnement, curseur DSP 3.0

Fig. 13 : Gestion de la perception de l’environnement par le curseur DSP 3.0

 

•      Les compressions permettent de modifier la courbe de réponse selon le niveau d’entrée. Si vous les associez à l’équaliseur qui modifie la courbe de réponse selon l’environnement sonore, vous pouvez obtenir des réglages fins très efficaces [Fig. 14]. Recherchez la fréquence du bruit gênant le patient, et son intensité aux micros des appareils, et vous saurez le gain à réduire pour améliorer la sensation du patient. Les bruits de vaisselle et de couverts, par exemple, sont aigus ; plutôt moyens à sa propre table et faibles en provenance des tables voisines. Dans cet exemple, vous baisserez de 1-2 dB les gains surlignés, en binaural.
Gestion des bruits par baisses de gain cibles dans les compressions

Fig. 14 : Gestion des bruits par baisses de gain ciblées dans les compressions


•      Le SoundSmoothing, en réduisant les impulsions sonores, peut être très efficace pour améliorer le confort sur les bruits d’impact, fréquents à table [Fig. 15]. La gêne sur ces bruits fatigue le patient et détourne son attention des voix. Dans ce cas, passer ce réglage à «med» apportera plus de confort d’écoute à table. Attention, cet algorithme sera nettement moins performant en adaptation Open. Ce qui reste d’ailleurs vrai pour les autres débruiteurs.
Gestion, bruits impact impulsionnels, SoundSmoothing

Fig. 15 : Gestion des bruits d’impact, impulsionnels, par le SoundSmoothing


Les informations contenues dans le présent document comprennent des descriptions générales et techniques de nos produits. Elles ne sont pas toujours présentes dans tous les cas individuels et peuvent être modifiées sans préavis. Ces produits sont destinés aux personnes souffrant de troubles de l’audition, caractéristiques techniques disponibles sur le site internet du fabricant. StreamLine TV et StreamLine Mic sont des dispositifs médicaux de Classe I. TUV SUD, CE 0123. Pour un bon usage, veuillez consulter les manuels d’utilisation. Les marques et symboles Bluetooth sont la propriété exclusive de Bluetooth SIG Inc. utilisés par Signia GmbH sous permission. Les autres marques et symboles appartiennent à leurs propriétaires respectifs. Android et Google Play sont des marques déposées de Google Inc. Apple App Store est une marque déposée d’Apple Inc. iPhone est une marque déposée de Apple Inc., enregistrée aux États-Unis et dans les autres pays. Juin 2024. ©WSAUD A/S

Go to the top